C'est avec la maîtrise et l'autorité d'un grand champion que Pablo Larrazabal a dominé de bout en bout l'édition 2008 de l'Open de France Alstom. Le jeune espagnol, qui passe à 25 ans sa première année sur le circuit professionnel, a pris la tête du tournoi dès le premier jour, puis a progressivement distancé ses plus prestigieux poursuivants, Colin Montgomerie et Lee Westwood, contraints de se battre pour les places d'honneur.

Le premier succès de Larrazabal est également le premier d'un joueur issu des qualifications depuis Michael Campbell à l'US Open 2005. Il a désormais gagné sa carte sur le circuit pour deux ans !

Severiano Ballesteros avait gagné l'Open de France quelques jours après avoir fêté son vingtième anniversaire, en 1977. Personne n'a reproché à Pablo Larrazabal de pointer légèrement en retard sur le tableau de marche de son illustre compatriote, qui a ensuite remporté sept titres majeurs dans sa carrière. Nul doute que le "pas si jeune" Pablo, 25 ans, serait comblé avec la moitié ou même le quart du palmarès de Seve. Ceux qui l'ont suivi durant les quatre jours de compétition commencent à se laisser convaincre qu'un champion de tout premier ordre est né sur l'Albatros.

Il s'est en tout cas montré à la hauteur des défis les plus délicats à relever durant cet Open de France Alstom 2008: la prise de pouvoir inattendue au premier tour, l'obligation de confirmer le lendemain, la mise à distance de ses rivaux les plus prestigieux hier, et surtout la capacité à se maintenir hors de portée durant tout le dernier tour.

Ils étaient quelques-uns à guetter la défaillance de Larrazabal, à qui l'on aurait vite prêté un mental friable sous la pression. Il s'agit au contraire d'un roc: après trois birdies en cinq trous, il descendait son total à -14.

Le trébuchement finit par se produire, au trou numéro 9. Le double bogey concédé le ramena à portée de Montgomerie, qui avait pendant ce temps aligné deux birdies. Voilà ce qu'on appelle une situation critique, un moment de vérité, le money-time ou encore l'heure des braves… Bref, il ne fallait pas trembler. Larrazabal a immédiatement reconstruit sa petite marge avec deux birdies consécutifs, sur les trous numéro 10 et 11.

Dès lors, chacun avait compris qu'on arrêterait plus ce nouveau "fenomeno", en tout cas pas aujourd'hui, pas sur l'Albatros. Pour le panache, il signait même un nouveau "double birdie" sur les trous 15 et 16.

Derrière, on ne pensait plus qu'à briller pour la deuxième place, qui vaut tout de même son pesant d'euros et de points pour la Ryder Cup. Montgomerie, Hansen et Westwood, réduits à se battre pour ces précieux accessits, se retrouvent éclipsés par la fraîcheur et la constance du vainqueur. "Monty", grâce à un birdie sur le 18, s'assure la deuxième place en solo, reléguant Hansen sur la troisième place qu'il occupait en 2007… derrière Hansen ! Il n'y a pas de petite victoire…